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Extensions gratuites : Danger…

22 Août 2013, Posté par D. Bocquelet dans Digital, Regard sur l'actualité

Définition : Une extension dans le langage courant du web, est le suffixe rapporté au nom de domaine, ex: monsite.com (ici « .com »).

Les extensions peuvent être aussi bien liée à un domaine ou objet (.doc; .biz, .net, .org…), mais aussi un pays (.fr, .us. uk, etc…). Elles ont toutes en commun d’êtres payantes. Le service « administratif » derrière est représenté par l’ICANN, et les frais de gestion afférents aux états se retrouvent aussi grossies des marges des revendeurs (frais de renouvellement des noms de domaine exigés des hébergeurs/prestataires et registres). Or, depuis quelques temps, des registres proposent leurs noms de domaine gratuitement. Certains avaient tenté l’expérience à leurs débuts comme la Belgique (.be) ou le .info, et actuellement le petit archipel des Tokelau (1500 habitants), a défrayé la chronique en proposant son extension nationale gratuite. Le succès a été considérable, et le petit .tk est actuellement la seconde extension mondiale enregistrée après le .com… Belle opération de publicité pour les Tokelans, dont l’extension seule rapporte 10% du PIB national.

Mais cette extension « gratuite » n’est pas la seule aubaine pour les Tokelans. En effet cette gratuité est contre-balancée par des avantages concrets bien compris, car l’adoption du .tk ne confère qu’un droit d’usage, que le gestionnaire et registre entendent bien faire fructifier comme ils le souhaitent. Premier constat, les webmasters de sites en .tk découvrent des publicités sur leur site, et apprennent plus tard qu’il leur faut débourser 1$80 ou bien obtenir un trafic de 1000 visites en trois mois pour les faire disparaître. De plus, le réservataire de cette extension n’en est pas le propriétaire, ce que confirment la localisation des DNS, comme le WHOIS, le réel propriétaire étant en réalité BV Dot TK ou Freedom Registry, Inc. Ces derniers, s’il on s’en tient aux conditions générales de vente, peuvent à tout moment suspendre l’activation du site internet à n’importe quel moment, et ce même si le webmaster maîtrise son hébergement.

La période d’enregistrement en outre est limitée à 12 mois (contre parfois 3-4 ans pour d’autres extensions), et n’envoie d’alerte de renouvellement que 15 jours avant, et sans tolérance après. Les noms de domaines qui en outre (montré par la pratique) n’apporteraient pas le trafic espéré (minimum de 25 visites en 90 jours) dès le départ, sont purement et simplement supprimés et libres à réservation… Les offres payantes sont donc le seul remède à ces contraintes.

De plus des études récentes ont montré que le .tk était l’une des extensions préférées des hackeurs, cybersquatteurs, spammeurs, et près de 20% des attaques de phishing provenaient de sites dotés d’une telle extension… Google comme la plupart des FAI d’ailleurs ont ce .tk dans leur collimateur et les mails provenant d’alias de ce domaine risque d’être spammés systématiquement. Malgrès cela, le .tk a fait des émules, puisque le Mali et la république Centrafricaine ont décidé de mettre à leur tour ce système en application (.ml et .cf), aujourd’hui chapeauté également par le Freedom Registry.

En bref, une petite économie de départ (un nom de domaine « normal » coûte environ 5 euros par an), pour de gros tracas à prévoir par la suite.