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Les biais cognitifs : Pièges dans l’interprétation de l’information

09 Mar 2017, Posté par adminviedoc dans Conseil, Société

L’abondance d’informations provenant des différents canaux actuels est un phénomène auquel personne ne peut véritablement échapper. Mais l’information n’arrive jamais seule. Elle draine avec elle un lot d’éléments contextuels : canal utilisé, date de publication, volume de sources, nombre et qualité des sources primaires ayant eu accès à l’information, etc.

A cette complexité s’ajoute la nôtre, en tant que récepteurs d’information : ne pouvant tout absorber en permanence, notre cerveau place des filtres pour éviter la « surchauffe ». Cela signifie qu’il met en œuvre des stratégies nous permettant d’appréhender simplement une situation complexe ou ambiguë. Les situations complexes génèrent une quantité importante d’informations, et nous interagissons avec l’arrivée de ces données dans le but de produire une décision ou d’émettre un jugement.

Les biais cognitifs sont au final des erreurs d’interprétation, dont l’origine est à mettre sur le compte de la simplification excessive d’une situation. Une analogie avec l’optique s’avère pertinente : lorsque l’on observe des avions dans le ciel, on a tendance naturellement à croire que celui qui est le plus proche est le plus gros, car il est distingué plus nettement. La netteté devient alors un critère de proximité, ce qui ne rend pas toujours compte de la réalité.

Voici deux des principaux biais cognitifs dont il faut avoir conscience lorsque l’on traite de l’information.

• Le biais dans l’évaluation de la preuve.
L’être humain est prompt à attribuer davantage de valeur à une preuve qui entre en cohérence avec un système donné qu’à une preuve qui est fiable (donc vérifiée) en tant que telle. Si un interlocuteur que vous ne connaissez pas vous rapporte que votre concurrent vous a dénigré publiquement, vous aurez davantage tendance à croire que c’est la vérité s’il l’a déjà fait que si vous entretenez avec lui de bonnes relations. Or à ce stade rien n’est sûr…

• Le biais dans la perception de la cause et de la conséquence.
Du fait de notre conscience chronologique des évènements, il nous est difficile d’admettre des faits dont on ignore les causes. Si bien que dès qu’un évènement antérieur pourrait en être une cause parait plausible, il est interprété naturellement comme la cause effective. Si une entreprise de votre secteur change sa stratégie quelques mois après l’embauche d’un nouveau DG, il est facile d’imputer ce changement à la personne qui met en œuvre le changement, alors que la décision a pu être prise en amont de l’embauche du DG par le conseil d’administration par exemple.

Il faut avoir conscience que les biais cognitifs opèrent d’autant plus facilement que l’on a affaire à des informations dont nous n’avons pas été directement témoins et souvent issues d’un média ou d’un dispositif de communication. Cela constitue la grande majorité des cas. Il est donc toujours important de qualifier correctement la source de l’information en même temps que la fiabilité de l’information elle-même, et de procéder le cas échéant aux recoupements nécessaires.

Un système de veille vise à produire de la connaissance, et non de la croyance !