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La mort du SEO

24 Mai 2013, Posté par D. Bocquelet dans Digital

Google Pinguin V2Voilà encore un bel exemple de titre choc du style prisé par les marketeux-bloggeurs…

Mais ce n’est pas un soufflé : Avec la sortie officielle de Manchot V2 (en réalité qui correspond à Pinguin 4), annoncé par Matt Cutts en juin et finalement qui arrive avec un peu d’avance, ça rue dans les brancarts, voire ça panique. Matt avait déclaré en effet en août 2012, je cite : « You don’t want the next penguin update », c.a.d vous allez prendre, très, très cher, et également en introduction que l’intention de l’ogre de Mountain View était de faire du « Jutting & Jolting », termes intraduisibles en Français mais qu’on peut comprendre comme étant une grande secousse du paysage SEO.

Evidemment passée l’annonce, on en est encore à deviner ses tenants et aboutissants exacts, mais on se doute sur qui va tomber le gourdin, notamment la guerre ouverte annoncée contre le « spamdexing ». Alors que les sanctions vont ressembler à la météo de mai, les changements sur beaucoup de sites ont commencé.

Premier du genre : Le retrait des backlinks du footer, un élément répété sur tout le site. (On peut aussi le passer en nofollow pour réduire le choc et attendre de voir). Pour le reste, il suffit de dresser la liste des techniques black hat (voir nos posts précédents) pour avoir des indices.

La mort du SEO ?

Un titre pas forcément excessif, car effectivement si Google multiplie les sanctions, les référenceurs « actifs » (ceux qui jouent la carte des backlinks à fond et sous toutes ses formes), vont se retrouver obligés de passer par le désaveu massif, voire d’y renoncer ou de faire un tri entre les liens selon leur qualité. Gageons aussi qu’il y aura aussi pas mal de redirections 301… En tout cas beaucoup de travail en perspective, surtout pour ceux qui étaient d’abord préoccupés par leurs contenus, et sans doute trop. Certain(e)s jetterons sans doute l’éponge et une page aura été tournée. Celle du référencement industriel et du métier même de référenceur. Et si le paysage SEO montre effectivement uniquement des sites « douteux » garnis de publicités google adwords restent au top, gageons que l’hypocrisie du moteur sera au comble et une révolte de grande ampleur fera irruption. D’un autre côté si des sites « spammy » (avec plusieurs millions de liens montés en quelques mois) testent au top on en déduira que les blackhatteurs ont encore de beaux jours devant eux, et Google, du travail.

Les webmasters sont-ils désarmés ?

Non, bien sûr que non. Ils peuvent choisir d’aller faire indexer leur site ailleurs, c.a.d notamment sur bing-bling. Googlebot trouverait porte close via htaccess et robots.txt. Iraient sur google uniquement au final ceux qui veulent des contenus commerciaux « maison » et faisant partie de leurs cercles (nb. google+ n’a jamais réussi à s’imposer), et ceux qui font des recherches, sur Bing, à moins que le moteur de Microsoft qui lorgne du côté du modèle économique de son rival, lui emboîte le pas. On assisterai alors à l’arrivée d’un nouveau moteur open source, commençé honnêtement, le temps, lui aussi peut-être de trouver son modèle économique… Derrière tout ceci se profile une certaine maturité du web, devenu foncièrement bridé et foncièrement commercial en même temps. Don’t be evil.

La fin du référencement : Une aubaine pour le web.

Oui, ce serait aussi un corollaire de la guerre ouverte de google au SEO. Une étude de 2011 de l’observatoire du web montrait que près de 70% des contenus hébergés sur le web comprenaient du porno et du spam, et 80% du trafic mail contenait du spam. La charge financière liée à l’hébergement de ces sites spammy est considérable. Toute la logique du Black Hat SEO qui consiste à industraliser la création de contenus artificiels, sans intêrét pour les internautes, à seule fin de générer des masses de backlinks sémantiques (et donc in fine de la popularité aux yeux de google), occupe un volume d’espace sur internet absolument redoutable. On pourrait comparer cela à vivre au milieu d’une énorme déchetterie. De plus les victimes collatérales de la guerre que livrent les FAI contre le spam et de mettre dans le même panier des émetteurs « cleans » et « spammeurs », au grand désespoirs des premiers qui voient leurs mails légitimes envoyés au panier ou bloqués sans ménagement, particulièrement ceux des FAI concurrents. Les hackeurs qui utilisent des PC zombies et passent d’une IP à l’autre, les squatteurs spammeurs d’hébergements mutualisés, font du tort au reste de la communauté.

A méditer…