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Veille Startups : 4 entreprises aux matériaux novateurs

04 Avr 2019, Posté par adminviedoc dans Unmarked

Deuxième volet de notre série d’articles sur l’identification de startups. (Retrouvez ICI le premier article sur les startups de la lutte anti contrefaçon).

La transformation de l’économie linéaire (transformations de ressources naturelles – fabrication de produits – utilisation de produits – mise en décharge) en économie circulaire (les déchets constituent de nouvelles ressources qui sont réinjectées dans les productions) est devenu progressivement l’un des enjeux de l’époque.

La Feuille de Route de l’Economie Circulaire adoptée en France en 2018 confirme la tendance, alors que de nombreuses entreprises se sont « mises au vert » depuis plusieurs années. Evidemment, les transformations s’accompagnent d’innovations.

Dans le domaine des matériaux, de nouveaux venus apparaissent, possédant la qualité d’être biosourcé, biodégradable, les deux, ou ayant des propriétés particulières. En voici quelques exemples, mis au point par des startups.

Le français WOODOO dispose d’une technologie multi-brevetée, qui permet de modifier le bois pour produire un matériau aux propriétés surprenantes. Le procédé consiste à prendre du bois et à en extraire une molécule qu’on appelle la lignine. On remplace ensuite ce composant par une résine végétale qui durcit à l’intérieur du squelette du bois. Le caractère innovant tient déjà au fait qu’ils sont parvenus à extraire la lignine sans détruire la micro-architecture du bois d’origine. De plus, le polymère injecté donne de nouvelles propriétés physiques et optiques au bois. Il devient ainsi translucide, imputrescible et résiste mieux au feu. Il nécessite également beaucoup moins d’entretien car il ne s’oxyde plus au contact de l’air et de l’humidité. Les potentialités sont grandes dans les domaines de l’architecture, des charpentes et du mobilier.

L’italien MOGU (signifiant champignon en chinois, peut-être en vue d’un marché visé…) a pour concept de réaliser du mobilier à partir de matériaux à base de mycelium, qui est la partie blanche souterraine, à la fois robuste et légère, sur laquelle grandissent les champignons. Il utilise par exemple les filaments du pleurote en forme d’huître, une variété blanche à la forme de soucoupe inversée. Ici, le design est tel que les objets ne sont pas travaillés mais grandissent par eux-mêmes, tels des plantes. Dans un moule fait de bois, de plastique, d’argile ou de plâtre, le champignon se nourrit de déchets organiques (du lin, de la paille, du chanvre qu’il décompose tout en déployant ses longues et fines tentacules). Il faut y appliquer évidemment des conditions très spécifiques de propreté, de température et d’humidité. Selon l’entreprise, les matériaux sont intéressants, tant au niveau des prix que des performances, comparativement aux solutions existantes sur le marché (bio et fossiles).

L’anglais MaterializeX a créé un adhésif non toxique breveté pour servir d’alternative à l’urée-formaldéhyde. Materialize.X prévoit d’accorder une licence à des entreprises chimiques ou à des fabricants de bois d’ingénierie pour qu’ils puissent fabriquer l’adhésif sur place. Mais la start-up va plus loin en fournissant également aux usines de bois un logiciel qui utilise l’apprentissage machine pour optimiser la façon dont leur adhésif est utilisé dans le processus de production. En effet, il existe actuellement une formule standard pour créer du bois en contreplaqué : prenez des copeaux de bois, ajoutez de l’adhésif et pressez-les ensemble jusqu’à ce qu’ils soient collés à la forme que vous voulez. Mais cette formule standard ne donne pas toujours les meilleurs résultats car elle ne tient pas compte des variables qui peuvent changer d’un jour à l’autre, comme le type de bois, la température, l’humidité, etc. MaterializeX permet donc à son adhésif non toxique, via son algorithmie, d’améliorer qualitativement la production de planches de bois en contreplaqué.

L’anglais AEROPOWDER a conçu un matériau d’emballage à partir des plumes de volailles. Cet emballage possède des propriétés thermiques. Les plumes excédentaires ont été transformées en un textile d’isolation unique et de haute performance, puis recouvertes d’une doublure compostable de qualité alimentaire.  Pour un produit emballé à 0°C, une température inférieure à 5°C pourrait être assurée, selon les tests, pendant 53 heures. Ce produit baptisé « Pluumo » pourrait être utilisé pour remplacer les emballages en polystyrène conventionnels (donc issu du pétrole) et permettre des livraisons plus durables.